Bien que figuratif, voici un artiste apparemment méfiant envers le réel : au vu de ses peintures à l’acrylique, on perçoit qu’Ivan GUERIN y met du caractère et pas qu’un peu!
Les peintures sont dotées par l’artiste de couleurs identiques, bien choisies, puissantes, marquées d’ombre et de lumière, vraiment originales, et dont le flux au gré des motifs choisis, renforce une impression de gêne, de souffrance.
Rien ne distrait: les nues aux poses hardies ne reflètent ni sensualité ni attraits mais émeuvent et embarrassent. Les villes et les zones industrielles font froid dans le dos en entités inhumaines désertées par la vie ou bouleversées par les cieux. Même bêtes et fleurs exhalent une violence contenue tel l’inquiétant reflet d’un monde pessimiste mais au moins franc et direct grâce au talent de cet implacable observateur qui nous montre l’accomplissement et puise son amère conivence dans un surréalisme engendré
sans fard.
Voilà donc de la peinture vraiment personnelle de la part d’un artiste qui ne craint ni ne flatte mais détient en son art une manière âpre et bouleversante du témoignage.
andré RUELLAN, critique d’art
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La peinture comme valeur d’échange
Héritier des valeurs léguées par l’Humanisme – celles-là mêmes que défendaient Saint-Exupéry et Camus – Ivan Guérin aborde la peinture comme un moyen de rencontre et de dialogue avec les autres. Bien en marge de l’art de plaisance qui, la plupart du temps, tourne vite à la complaisance, cet homme aux centres d’intérêt multiples aime à se poser des tas de questions. Autodidacte, c’est par La Palette Cantilienne, association d’artistes au sein de laquelle il trouva un terrain d’échanges, que les choses prirent pour lui une certaine tournure…
En 2003, alors qu’il venait de faire son entrée dans l’association évoquée, Ivan Guérin se vit décerner le Prix du Salon de Canteleu, près de Rouen. Stimulé par cette récompense à laquelle il n’osait prétendre, il se trouva durablement encouragé dans sa démarche. N’ayant jamais envisagé ni souhaité vivre de la peinture, il préfère la pratiquer de manière désintéressée, sans arrière-pensée mercantile. Il y a bien assez de peintres à s’engouffrer dans cette impasse. Ce qui importe pour lui, c’est de pouvoir exposer ses travaux, chaque tableau devenant un prétexte à nouer des relations avec les autres. « De par les réactions que je suscite, je me suis rapidement senti porté par le public. Pourtant, je ne cesse de remettre en cause ce que j’ai pu faire en amont. Si j’ai tendance, avec le temps, à être moins figuratif, je ne saurais m’imaginer dans un registre abstrait. Cela deviendrait vite introspectif voir hermétique.
Le fait de faire partie du collectif ART TIC m’apporte beaucoup. Nous y sommes actuellement une quinzaine …
La démarche picturale de Guérin implique fréquemment des recherches sur Internet et l’utilisation de sources photographiques dont il assure lui-même les prises de vues. Fasciné par le 7ème Art, le numérique et les romans de Science Fiction, il a fait le choix de l’acrylique. Il encrasse ses couleurs en les épaississant.
La plupart des thèmes abordés incitent le spectateur à se remettre en question et à s’interroger sur ce qu’il tient pour le réel. A l’instar de la Science Fiction qui, fait-il remarquer, « n’apporte jamais de réponse unique aux situations rencontrées », la peinture d’Ivan Guérin opère un certain décalage avec le quotidien. Il déjoue toutes les conventions. Ne vous attendez donc pas à le voir vous entretenir de choses convenues. Il met volontiers le doigt sur des questions sensibles comme la relation à l’autre, le fanatisme religieux ou idéologique, le cannibalisme (symbolique), l’ambiguïté de la relation amoureuse, la violence qui s’exprime au sein même des sociétés, les rapports de soumission, etc. S’il peut placer une clarinette parmi des cheminées d’usine et faire d’un paysage industriel un thème de réflexion sur l’aspect toujours relatif de la notion de beauté, c’est par nécessité de « mettre les choses en péril ». Non par pur masochisme ou esprit de provocation, mais pour montrer l’ambivalence des sentiments qu’un même sujet peut inspirer.
« II faut se méfier des certitudes » explique Guérin. Le doute aussi est un puissant moteur et il nous permet fréquemment d’avancer. L’important ce n’est pas le but à atteindre, mais la manière dont on aborde le chemin qui nous en sépare… et pour vivre il nous faut chaque jour recommencer.
luis PORQUET, critique d’art
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Expositions:
2003 salon canteleu
2004 salon Canteleu
2004 salon Aubin les elbeufs
2005 les artistes normands Rouen
2005 Maromme salon d’automne
2005 Elbeuf salon d’automne
2006 st Aubin les elbeufs
2006 biennale servaville
2007 les artistes normands Rouen
2009 biennale st leger du bourg denis
2009 ry (expo avec le collectif art tic)
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recompenses:
2003 prix du salon Canteleu
2004 Prix de la ville Canteleu
2004 prix du jury St Aubin les elbeufs
2009 prix du jury St Aubin les elbeufs
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pêle-mêle de travaux au crayon, lavis, aquarelle, gouache, encre et pastel… années 80-90